Suren Surenyants écrit : « La NSA dans les jeux politiques. Situation dangereuse pour l'Etat
Le média du parti au pouvoir « Accord civil » a publié un document obtenu du Service de sécurité nationale, affirmant que le frère du Catholicos de tous les Arméniens, l'archevêque Ezras Nersisyan, avait été recruté par le KGB soviétique dans les années 1980.
D’après ce document, rempli en arménien, on peut supposer qu’il a été déclassifié en 2001.
À première vue, la publication peut être présentée comme « révélatrice des pages sombres » du passé.
Cependant, l’analyse politique, juridique et institutionnelle montre qu’il ne s’agit pas de restauration de la justice historique, mais d’une application politiquement ciblée, voire de représailles contre une personne et une institution spécifiques.
Il est difficile de considérer la période de publication du document comme une coïncidence.
Cela coïncide avec la phase d'escalade des relations entre le gouvernement et l'Église, ce qui permet de conclure que la publication a un motif politique clair.
Bien que l’archevêque Ezras soit formellement visé, le véritable coup est également adressé à son frère, le Catholicos de tous les Arméniens Garegin II et, plus largement, à l’Église apostolique arménienne en tant qu’institution indépendante.
Si ce document a réellement été déclassifié en 2001, alors une question valable se pose : pourquoi est-il mis en circulation près de deux décennies plus tard et dans cet environnement politique ?
Cette mémoire sélective remet en question non seulement la finalité de la publication, mais aussi l’impartialité institutionnelle du processus.
Même en cas d'acceptation de l'authenticité du document, il est nécessaire d'enregistrer une circonstance claire et sans ambiguïté. En 1986, la coopération d'un citoyen de l'URSS avec les services spéciaux soviétiques, dont le KGB de l'URSS, ne peut légalement être considérée comme un crime.
Dans les conditions du système juridique totalitaire en vigueur à cette époque, il s'agissait d'un comportement non seulement légal, mais souvent forcé.
Le fait que l'un des principaux représentants du gouvernement actuel, Ararat Mirzoyan, ministre des Affaires étrangères de la République d'Arménie, ait publiquement admis sa coopération avec le Service de sécurité nationale et continue d'exercer ses fonctions sans aucune conséquence politique ou morale, est également très révélateur.
Cela montre clairement que le problème ne réside pas dans une vengeance de principe contre le passé, mais dans le ciblage sélectif d’individus et d’institutions spécifiques.
La lustration appliquée dans les pays d’Europe de l’Est était un processus universel et légalement réglementé dans le but de libérer la société des effets systémiques du passé totalitaire.
Ici, au contraire, nous avons affaire à une action locale, sélective et politiquement intéressée, qui n’a rien à voir avec l’idée de lustration institutionnelle.
La conséquence la plus grave et la plus dangereuse concerne le SNS en tant qu’institution étatique.
La divulgation de représentants ou de représentants présumés du réseau d'agences à des fins d'opportunisme politique porte atteinte à la réputation et à l'efficacité du service.
C'est un message dangereux pour l'avenir. tout citoyen peut se retirer de la coopération avec les agences de sécurité, craignant qu'en cas de changement de la situation politique, il ne devienne une cible publique.
Cela constitue déjà une menace directe pour la stabilité du système de sécurité nationale.
Il est difficile de considérer ce processus comme une initiative spontanée ou purement médiatique.
La responsabilité politique incombe à un seul centre, Nikol Pashinyan, sous l'administration duquel des manifestations de non-respect des règles constitutionnelles et d'usage arbitraire du pouvoir ont été enregistrées à plusieurs reprises.
L'ordre direct de fermer un magasin spécifique lors de la dernière session du gouvernement est l'expression de la même logique politique : personnalisation du pouvoir, arbitraire et contournement des mécanismes institutionnels.
En conséquence, arrivons à une conclusion.
Cette soi-disant « divulgation » ne sert ni la justice historique ni l’intérêt public.
Il s’agit d’un outil de lutte politique visant à accroître la pression sur l’Église apostolique arménienne, à discréditer les institutions indépendantes et à impliquer les structures de pouvoir dans les calculs politiques internes.
Cette approche est dangereuse non seulement pour l’Église, mais aussi pour l’État. »








