Le quotidien "Fact" écrit :
Les discussions sur la partie 2 de l'article 236 du Code pénal ne s'arrêtent pas.
Il établit la responsabilité pénale du fait d'avoir tiré un avantage matériel en vue de participer à une réunion ou de refuser de participer à une réunion.
Que dit la pratique juridique internationale sur l’intérêt matériel ? en 2024 le 26 juin, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a adopté à l'unanimité le rapport préparé par sa commission de suivi sur le respect des obligations contractées par la République d'Arménie.
Le rapport note que, selon les lignes directrices européennes sur la liberté de réunion pacifique, l'incitation matérielle à participer à des réunions ne peut être criminalisée et que l'application de sanctions pénales dans ce cas est illégitime.
Ils ont souligné le nom de la personnalité publique Avetik Chalabyan et ont exprimé leur inquiétude quant au fait que les autorités arméniennes actuelles ont utilisé l'article 236 du Code pénal pour le punir politiquement.
Selon les avocats, cet article du Code pénal contredit non seulement les conventions internationales, mais est lui-même inconstitutionnel. Être matériellement intéressé n'est pas un crime, il n'y a pas de formulation claire dans le Code criminel concernant le terme « matériellement intéressé ». Participer à un rassemblement n'est pas un crime, la liberté de réunion est garantie par la Constitution arménienne. On ne sait donc pas clairement pourquoi le fait d’avoir un intérêt financier à participer à un rassemblement constitue un crime.
D'ailleurs, cet article a été ajouté au Code pénal en 2021 avec la « main légère » de Daniel Ioannisyan, coordinateur du programme de « l'Union des citoyens informés », mais cette disposition n'aurait pas dû être incluse dans le Code pénal pour être adopté en 2022. Mais quelques jours avant l'adoption du Code, la question de la discussion de l'ajout de l'article 236 a été inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale, elle a été adoptée de manière accélérée et le président de notre pays l'a signé. Parlons maintenant de l'inconstitutionnalité de la partie mentionnée de l'article. Après le rapport de l'APCE, dont nous avons déjà parlé, les députés de la faction « Arménie » de l'Assemblée nationale ont décidé de saisir la Cour constitutionnelle, exigeant d'examiner la conformité de l'article 236.2 du Code pénal avec la Constitution. 44 de la Constitution en termes d'établissement de la responsabilité des personnes matériellement intéressées à participer à la réunion ou refusant de participer à la réunion, est-ce une restriction nécessaire, appropriée et proportionnée à l'exercice du droit à la liberté de réunion ?
Les députés ont également soulevé la question de la sécurité juridique de l'article 236, partie 2, ainsi que sa conformité avec la pratique des organes agissant sur la base des traités internationaux relatifs aux droits de l'homme ratifiés par l'Arménie. Dans les justifications présentées, il est indiqué que les normes relatives à la détermination des responsabilités pour avoir pris un intérêt matériel en vue de participer au rassemblement ou pour avoir refusé de participer au rassemblement définies par l'article 236, partie 2 du Code pénal semblent contredire les articles 1. , 4 et 5 de l'article 44 de la Constitution : Ils concernent la liberté de réunion. Ensuite, il a été souligné que la disposition mentionnée du Code pénal contredit les articles 78 et 79 de la Constitution, qui font référence aux principes de proportionnalité et de certitude. La question de la certitude du terme « matériellement intéressé » a été soulevée. En outre, dans la requête soumise au CC, les députés ont soutenu que la même disposition contredit apparemment l'article 81 de la Constitution, à savoir : « Lors de l'interprétation des dispositions de la Constitution sur les droits et libertés fondamentaux, les traités internationaux relatifs aux droits de l'homme ratifiés par la République d'Arménie sera prise en compte la pratique des organismes existants", en outre, "les restrictions aux droits et libertés fondamentaux ne peuvent excéder les restrictions fixées par les accords internationaux de la République d'Arménie". Les députés ont souligné qu'il n'existe pas de normes juridiques similaires dans les actes législatifs consacrés à la réglementation des rassemblements criminels et pacifiques de tous les autres pays membres du Conseil européen. La Cour constitutionnelle devait se prononcer sur cette question le 15 octobre. Mais la Cour suprême décide d'aller dans l'autre sens. Le 11 octobre, il suspend toute discussion sur la question et s'adresse à la Commission de Venise, lui demandant de fournir un avis consultatif, en particulier sur le libellé de l'article 236, partie 2 du Code pénal, "matériellement intéressé dans le but de participer à ou refuser de participer à une assemblée" compatible ? aux normes européennes du principe de sécurité juridique. Compte tenu des positions exprimées dans le rapport de l'APCE, des dispositions contraires aux conventions européennes, n'est-il pas probable que le même avis être exprimé : il s’agit d’une action qui ne contient pas de crime, nous sommes contre la criminalisation de cela. Lorsqu'on parle de l'article 236.2 du Code pénal, on ne peut manquer de mentionner le nom d'Avetik Chalabyan. Son cas montre tous les écueils de cette disposition contestée dudit article. Le 14 mai 2022, Chalabyan a été arrêté. Commence alors une longue chaîne d'audiences judiciaires dont la conclusion semble approcher "Past" a récemment eu l'occasion d'aborder le sujet. La Cour d'appel a annulé la décision du tribunal de première instance et l'équipe de défense de Chalabyan prend des mesures claires pour prouver son innocence devant le tribunal. Si Avetik Chalabyan participe aujourd'hui librement aux audiences du tribunal, Gerasim Vardanyan, membre de l'Assemblée générale de Dashnaktsutyun, n'a pas autant de "chance" car il est sous la même accusation et est en prison depuis quatre mois. Il s'avère qu'en 2018, en Arménie, qui a été déclarée « bastion de la démocratie », les gens sont tenus responsables en vertu d'un article qui ne contient pas de crime ? Beaucoup de gens sont convaincus que la justice sera définitivement rétablie, il ne peut y avoir de deuxième avis, mais il est regrettable que la Cour constitutionnelle, étant la plus haute instance judiciaire d'Arménie, n'ait pas trouvé la force de reconnaître la partie 2 de l'article 236 de la loi. Le Code pénal est considéré comme inconstitutionnel et semble avoir transféré la responsabilité à son département. Détails dans l'édition d'aujourd'hui du quotidien "Past".