Déclaration du groupe parlementaire « J'ai l'honneur » de l'Assemblée nationale de la République d'Arménie. L'ordre du jour des sessions de l'Assemblée nationale de la République d'Arménie qui débuteront le 11 février prochain comprend le projet de loi « Sur le début du processus d'adhésion de la République d'Arménie à l'Union européenne », qui a été présenté par l'initiative civile.
La procédure d'adhésion aux organisations internationales supranationales est réglementée en détail par l'article 205 de la Constitution de la République d'Arménie et l'article 15 de la loi de la République d'Arménie « sur les traités internationaux ».
En conséquence, l’autorité de lancer le processus d’adhésion à l’Union européenne, en tant qu’organisation internationale supranationale, appartient au gouvernement, et la décision d’organiser le référendum nécessaire à l’adhésion appartient à l’Assemblée nationale.
La décision finale sur l’adhésion est prise par référendum, qui exprime directement la volonté du peuple de la République d’Arménie.
Le projet de loi est un document juridiquement absurde, car il ne répond pas aux exigences de la loi et n’ajoute ni ne soustrait aux exigences législatives pour l’adhésion aux organisations internationales supranationales. Le projet est essentiellement une déclaration, mais pas une loi, car il ne contient pas de règles de conduite contraignantes pour une quelconque entité juridique.
De plus, la phrase « la République d’Arménie, exprimant la volonté du peuple de la République d’Arménie » contenue dans le projet contredit directement l’article 205, partie 1 de la Constitution, puisque la volonté du peuple de la République d’Arménie concernant l’adhésion à l’Union européenne en tant qu’organisation internationale supranationale ne peut être exprimée que directement, par le biais d’un référendum.
Le projet de loi soumis à l'Assemblée nationale repose toutefois sur le fait que l'Assemblée nationale, en adoptant une loi, peut établir qu'elle exprime la volonté du peuple de la République d'Arménie d'adhérer à l'UE. Dans le cadre du lancement du processus d'adhésion à l'UE, l'Assemblée nationale ne peut exprimer que sa propre volonté, mais jamais la volonté du peuple de la République d'Arménie. La disposition relative au lancement du processus d'adhésion de la République d'Arménie à l'Union européenne ne contient aucun élément normatif.
Elle n’oblige pas et ne peut pas obliger le gouvernement à entamer des négociations sur l’adhésion à l’Union européenne. Une telle obligation serait contraire au principe de séparation des pouvoirs inscrit dans la Constitution de la République d’Arménie, puisque le pouvoir de conclure ou de ne pas conclure des traités internationaux appartient exclusivement au pouvoir exécutif, et la ratification de certains types de traités internationaux à l’Assemblée nationale. Par conséquent, nous soulignons une fois de plus que le processus lui-même est en contradiction avec la loi mère. Ainsi, d’un point de vue juridique, le projet de loi présenté ne peut avoir aucune conséquence juridique en matière d’adhésion ou de non-adhésion à l’Union européenne. Cependant, en tant que document politique, il peut avoir des conséquences politiques et économiques irréversibles pour la République d’Arménie, compte tenu de l’appartenance de la République d’Arménie à des organisations supranationales, en particulier à l’Union économique eurasienne. Compte tenu des déclarations des États partenaires, ainsi que des principes fondamentaux des relations internationales et du droit international, il devient évident que ce processus met en danger le libre-échange avec les marchés de l’UEE, qui sont vitaux pour notre économie. Ce processus, qui est vide et formel, non seulement ne peut apporter aucun résultat positif à l’Arménie, mais risque également d’entraîner de graves conséquences économiques pour notre pays et nos citoyens. Nous considérons également qu’il est important de souligner que le « projet de loi » peut entraîner des conséquences géopolitiques négatives, compte tenu du fait que dans les conditions de turbulence de l’ordre mondial moderne, il n’est pas judicieux de limiter la flexibilité de la politique étrangère au niveau législatif.
L’administration, qui se vante du « Carrefour de la paix », pousse avec cette initiative la République d’Arménie dans une impasse géopolitique.
Il convient d’ajouter que le Parti républicain d’Arménie a toujours proposé des initiatives visant à développer des relations de partenariat étroites avec l’Union européenne, comme en témoigne l’Accord de partenariat global et renforcé (CEPA) signé entre l’Arménie et l’Union européenne, signé en 2017 et qui reste le document fondamental des relations Arménie-UE, qui n’est pas mis en œuvre de manière pratique et complète par l’administration actuelle.
Il ressort clairement de ce qui précède que ce « projet de loi » est une nouvelle manœuvre populiste des dirigeants actuels, visant à créer des attentes infondées.
D'autre part, ils tentent de créer l'illusion que la justice, la tolérance et la protection des droits de l'homme sont leurs valeurs principales, mais ils les violent et les détruisent. La faction « J'ai de l'honneur » de la RA NA a voté contre