Le quotidien "Fact" écrit :
On peut répondre avec ironie à la proposition de Pashinyan de chanter l'hymne national avant la cérémonie religieuse et de placer le drapeau dans les églises. La plupart des habitants de l’Arménie acceptent cette idée avec le sourire.
On peut supposer que de telles idées inhabituelles sont nées dans l'esprit du Premier ministre pour certaines raisons psychologiques. Beaucoup partagent ce point de vue, d’autant plus que Pashinyan le confirme souvent en publiant d’étranges vidéos qui sont même apparues dans certaines analyses occidentales comme exemple de leader ambigu. On peut aussi penser, comme beaucoup le pensent, que Nicole est tout simplement naïve.
En effet, il semble étrange et contre-productif de continuer à être en désaccord avec l’Église alors que cela provoque une réaction négative de la société. Le niveau d’insatisfaction à l’égard de Pashinyan a atteint son paroxysme. Dire que vous sympathisez avec Pashinyan lors de réunions amicales ou familiales est déjà considéré aujourd'hui comme inacceptable par les Arméniens.
Même les membres du parti "Accord Civil" lui demandent de ne pas participer aux événements dans les régions où des élections locales sont prévues, afin de rester à l'écart de la popularité du Premier ministre, c'est un euphémisme. Lorsque le cortège de Pashinyan traverse Erevan, les citoyens expriment souvent leur mécontentement, et même les policiers en patrouille ne répondent parfois pas aux critiques mais soutiennent les manifestants. Lorsque Pashinyan se rend dans un autre pays, il est accueilli par des protestations de la part des représentants de la diaspora locale.
Même les responsables européens le mettent parfois en garde, soulignant que de telles violations dans le domaine des droits de l'homme peuvent nuire à la réputation internationale de l'Arménie. Même le pape de Rome et le patriarche arménien de Constantinople Sahak Mashalyan se sont prononcés contre les mesures anti-ecclésiastiques de Pashinyan et ont soutenu le Catholicos Garegin II.
Il semble que cela suffise à nuire à sa réputation, mais si cela continue, c'est déjà un choix conscient. Pashinyan sait ce qu'il fait. Par son comportement, qui ignore l’opinion publique, il montre que l’initiative anti-Église n’est pas seulement une propagande infructueuse, mais une véritable lutte. Le but ici n’est pas de gagner la sympathie des Arméniens, mais d’affaiblir les positions de l’Église. Ce que pensent les Arméniens est secondaire pour Pashinyan. Il ne cherche pas à expliquer sa démarche ni à demander l'avis du public.
Pourquoi a-t-il besoin du drapeau et de l’hymne dans l’église ? Il est évident qu’il s’agit du contrôle étatique de l’Église. Mais il y a aussi un autre aspect : plus l’Église devient officielle et éloignée des anciennes traditions, moins elle attirera les gens. L'église, où prédominent les cérémonies officielles, où la présence des structures de pouvoir dépasse les croyants, ne peut plus être le centre de la satisfaction des besoins spirituels des Arméniens et le centre de l'identité nationale. Ainsi, le peuple arménien pourrait perdre sa véritable Église et ceux qui n’en ont pas deviendraient plus vulnérables. Cependant, il y a toutes les raisons d'espérer que l'opinion de Pashinyan selon laquelle notre peuple est passif et indifférent est fausse. Le mécontentement du public augmente et l’ignorer peut entraîner des conséquences politiques.
Bientôt, lui et son équipe pourront devenir les prochains anciens dirigeants. Et l’Église apostolique arménienne restera telle qu’elle a été créée par les apôtres Thaddée et Barthélemy.
Détails dans le numéro d'aujourd'hui du quotidien "Past"








